dimanche 26 avril 2015

Et on fait quoi avec les bibliothèques scolaires?

La semaine dernière, j'ai rencontré les élèves d'une école primaire en Montérégie. Une belle école, une belle équipe, des élèves qui avaient lu mes livres et qui avaient même fait des dessins et des affiches en préparation de ma visite. Un contexte idéal pour des rencontres réussies.

Dans cette école, c'est l'orthopédagogue qui tient la bibliothèque à bout de bras. Elle doit bien avoir autre chose à faire, cette professionnelle qui a étudié pour devenir orthopédagogue et non bibliothécaire. Oui, oui, son travail comme orthopédagogue l'occupe à plein temps. Mais elle assume en plus le maintien de la bibliothèque. Par dévouement ou passion, allez donc savoir ce qui anime ces gens qui en font toujours plus. Les enfants viennent l'aider, parfois. Les enseignants enregistrent les prêts de livres de leurs élèves (eux aussi n'ont rien d'autre à faire... par exemple, conseiller leurs élèves dans leurs choix de lecture). Bon, après tout, elle réussit à rouler, cette bibliothèque! De quoi se plaint-on? Surtout que plus personne ne s'offusque du fait que les bibliothèques scolaires sont dépourvues de bibliothécaires (lire: une personne formée pour acheter les livres, les classer, pour aider les élèves, organiser des activités autour des livres, faire la promotion de la lecture, etc.).

Ce que cette orthopédagogue m'a dit, c'est que l'école a un budget chaque année pour l'achat de nouveaux livres. Merveilleux, criera-t-on! Cette anecdote manque de suspense, de drame ou de grands blessés, me direz-vous. C'est ici que le punch arrive... Personne à la commission scolaire ou au ministère de l'Éducation ou je ne sais où n'a pensé à prévoir un budget pour protéger les livres, pour les recouvrir, pour les renforcer, pour leur permettre une durée de vie raisonnable. Alors au bout d'un an, assaillis par des centaines de petites mains, les livres sont usés, détériorés, souvent inutilisables.
Cherchez l'erreur.

Mais rassurez-vous, personne n'en meurt. Et la bêtise survit très bien, madame la Marquise.