Aujourd'hui, j'ai rencontré des élèves de la 3e à la 6e année dans une école... hors du commun. Une école où il y a deux bibliothèques, une pour le primaire, une pour le secondaire.
Une école où il y a une bibliothécaire en chef. Puisqu'on dit "en chef", c'est qu'elle a du personnel.
Une école où on a commandé tous mes livres pour ma venue.
On récapitule: une bibliothèque dans une école où il y a non seulement une bibliothécaire à temps plein, mais aussi du personnel à temps plein. Vous avez déjà vu ça, vous? Et il faut voir la quantité de livres sur les tablettes!
Vous aurez compris que j'étais dans une école privée, très privée.
Madame Maria, la bibliothécaire en chef, a donc toutes les ressources nécessaires pour planifier des événements littéraires, comme la semaine de la lecture, et des activités de promotion de la lecture auprès des élèves de l'école. Elle a du temps, des livres, de l'aide et... de l'argent.
Ah oui! le fameux argent qu'on a retiré petit à petit des bibliothèques scolaires du secteur public, en commençant par leur enlever leur pierre angulaire: le/la bibliothécaire.
Madame Maria pourrait sûrement en faire moins et on la trouverait bonne quand même. Mais elle n'est pas de ce bois. Elle est de la trempe des gens qui veulent en faire toujours plus. Une passionnée.
Du coup, j'ai pensé à un billet que j'ai écrit ici, dans lequel je disais que l'iniquité commence bien avant l'université (le printemps 2012, vous vous rappelez?).
Aujourd'hui, j'ai rencontré des élèves chanceux.
Des élèves qui se rendront à l'université, c'est sûr. C'est écrit dans leurs visages.
Mais parfois, je rencontre des élèves qui n'ont pas cette chance au départ, dans la vie...
Je rêve que ces moins chanceux aient au moins une bibliothèque bien garnie et une Madame Maria pour leur tendre un livre, les encourager, les conseiller, leur faire découvrir des univers magiques et inspirants et, peut-être, entre deux belles lectures, un avenir possible.
À quand un ministre de l'Éducation qui comprendra ça?
Merci, Madame Maria, pour cette belle invitation et cette superbe journée. Un merci spécial aussi à Nathalie (qui se reconnaîtra si elle me lit).
Et faut croire que c'est la semaine des gâteries, car aujourd'hui aussi je suis repartie avec un beau cadeau (non, ce n'était pas du chocolat, mais un moment chocolat quand même ;-)).
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