lundi 23 avril 2012

Bien avant l'université

Aujourd'hui est la Journée mondiale du livre et du droit d'auteur. Cette Journée n'attirera pas les foules dans les rues, mais il est très facile de la célébrer chez soi ou tout près. En lisant. En écrivant. En se renseignant sur le droit d'auteur.

On peut aussi visiter le site de la JMLDA de l'UNESCO et participer selon les 8 suggestions énoncées. J'aime bien celles-ci:
  • Partagez votre passion pour un auteur et offrez ses livres autour de vous !
  • Laissez un livre sur un banc, dans un parc ou dans le métro, en y ayant glissé une note disant "Bonne journée du livre et du droit d'auteur !"
On peut aussi réfléchir aux impacts qu'aura la loi C-11 du gouvernement Harper.

On peut aussi étendre la portée de cette Journée à la situation du livre dans les écoles. Les auteurs(es) qui font des rencontres dans les écoles le savent. Les bibliothèques sont en désuétude, les bibliothécaires sont rares, voire totalement absents, les parents bénévoles tiennent les bibliothèques scolaires à bout de bras. Un constat triste et alarmant pour les gens du milieu du livre. Une grosse peine qui s'accumule dans le coeur des auteurs(es). Une peine en partie égoïste, si l'on veut, car on vend moins de livres, mais surtout un chagrin (d'école!) sincère pour ces enfants dont on trace l'avenir à coups de millions de dollars en ordinateurs et en tableaux interactifs. Dans la foulée, on oublie d'investir dans les bibliothèques, dans les services d'orthophonie et d'orthopédagogie, dans un ratio raisonnable enseignants/élèves. Cette situation est d'autant plus triste que ses effets les plus négatifs se font davantage sentir en milieu défavorisé. L'iniquité commence bien avant l'université.

En tant qu'auteure inscrite au Répertoire La culture à l'école, je me suis promenée un peu partout au Québec avec mes livres dans mon sac. J'ai parlé à des enseignantes qui m'ont dit que plusieurs enfants de leur classe n'avaient aucun livre à la maison. Aucun. Zéro. Pas facile pour les enseignants non plus... J'ai vu d'anciennes bibliothèques remplacées par des salles d'ordinateurs.

J'ai rencontré aussi, heureusement, des enseignants passionnnés des livres qui utilisent toutes sortes de moyens pour transmettre leur passion à leurs élèves. Un de ces moyens est d'inviter des auteurs à l'école, des auteurs qui voient des étincelles s'allumer dans les yeux des jeunes lorsqu'on leur parle de livres, lorsqu'on leur raconte une histoire. Or, pour attiser les flammes, pour qu'un feu prenne, il faut souffler sur les étincelles. Au Québec, non seulement aucun souffle ne vient du côté des décisions gouvernementales, mais on a utilisé sans scrupules l'éteignoir .

Ce soir, au souper, pourquoi ne pas mettre une pile de livres au centre la table entourée de bougies? Attention: le feu pourrait prendre!

samedi 7 avril 2012

Bienvenue en Italie!

Après les quelques jours passés à la Foire du livre jeunesse de Bologne, j'ai eu le privilège d'aller rencontrer des élèves de 11-12 ans dans une classe de français d'une école de Ghedi, à proximité de Brescia. Là-bas, en plus de l'anglais, les élèves apprennent une troisième langue et plusieurs choississent le français. C'est grâce à Riccardo, "mio principe in Italia", et à son enseigante Annamaria (l'enthousiasme incarnée!) que j'ai pu discuter pendant une heure avec d'adorables jeunes Italiens de toutes origines. Une vraie classe multiethnique comme on en a beaucoup ici. Des sourires craquants, des regards avides de connaissances, des visages qu'on voudrait graver à jamais dans notre mémoire.

L'accueil fut des plus chaleureux. On "m'attendait". Annamaria leur avait lu quelques-uns de mes livres, dont Le père Noël a la varicelle et Le prince de la ville. Les élèves m'ont remis un cadeau, le plus beau des cadeaux pour une auteure: un cahier de dessins des élèves. Des dessins inspirés de mes livres, des dessins de Pâques, des dessins de bienvenue ou d'au revoir.

Des dessins d'illustrateurs et illustratrices en puissance, dont celui-ci de Federica:


et celui-ci de Fahd:





Et, enfin, le dessin abstrait de Riccardo, inspiré de la Terre et de l'espérance:


Ces jeunes sont-ils différents des jeunes Québécois? Pas tant que ça... Ils adorent la pizza et les lasagna... Ils veulent devenir vétérinaire, avocat, ballerine, joueur de foot, informaticien... Ils aiment qu'on leur parle des livres... Leur passion est à la hauteur de celle que leur transmet leur enseignante...

Le temps a passé trop vite dans cette classe ornée d'une banderolle de bienvenue. J'en suis sortie émue d'avoir reçu autant d'amour, et triste à la pensée que c'était déjà fini... Merci à Annamaria, merci à Riccardo, merci à tous les élèves! Je vous laisse avec cet au revoir d'Eleonora: